Accueil A la une Dialogue social : A la recherche d’un terrain d’entente 

Dialogue social : A la recherche d’un terrain d’entente 

A l’issue de la signature du pacte social, les Tunisiens ont pensé rapidement au dénouement de la crise sociale marquée par une rupture entre l’Ugtt et la partie gouvernementale. Sauf que selon certaines indiscrétions, notamment de la part des parties syndicales, nous sommes encore loin de la résolution de la crise.

Après une rupture de plusieurs semaines, une séance de dialogue a été tenue lundi entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), dans le cadre de la reprise des séances de dialogue social.

Cette séance de dialogue a porté sur les revendications présentées lors de la grève de l’Ugtt dans le secteur public du 16 juin dernier. Parmi ces revendications figurent notamment l’annulation du décret numéro 20 interdisant aux ministres, secrétaires d’Etats et directeurs généraux des établissements publics d’entamer des négociations sans autorisation préalable de la présidence du gouvernement, ainsi que pour lancer les négociations sociales afin de demander une augmentation des salaires dans le secteur et la fonction publics.

Cette première réunion a été anticipée par une autre, vendredi dernier, en présence de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, du secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Tabboubi, ainsi que du président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Samir Majoul, pour annoncer ce nouveau pacte social.

D’ailleurs, le Président de la République Kaïs Saïed a reçu lundi, au Palais de Carthage, la Cheffe du gouvernement. Une audience au cours de laquelle ont été évoquées les questions relatives aux services publics ainsi que le pacte social signé par le gouvernement, l’Ugtt et l’Utica. A cet effet, le Chef de l’Etat a souligné que les solutions ne peuvent pas être sectorielles. «Elles doivent s’inscrire dans un cadre global et national qui prend en considération les revendications légitimes des Tunisiens», lit-on dans un communiqué de la présidence de la République.

L’Ugtt répond

Revenant sur ce dernier rebondissement, le secrétaire général de l’Ugtt a indiqué qu’il ne s’agit pas de la signature d’un nouveau contrat social. «La Tunisie a une expérience pilote en matière de dialogue social (…) Des accords communs seront abordés dans le cadre du Conseil national de dialogue social», a-t-il dit, laissant croire qu’il s’agit d’accords déjà conclus avec le gouvernement.

Idem pour le deuxième responsable de l’Ugtt, Sami Tahri, qui fait état d’une mauvaise interprétation de l’annonce de La Kasbah, dans la mesure où aucun nouveau contrat social n’a été signé entre les deux parties.

Tahri souligne qu’il s’agit simplement de la reprise du dialogue entre les partenaires sociaux, et que des points de discorde sont toujours à souligner. «On ne peut pas parler d’un nouveau contrat social, et d’ailleurs j’ai été surpris par le communiqué de La Kasbah», a-t-il insisté.

A vrai dire, cela correspond simplement à la reprise des négociations sociales entre les trois parties impliquées et à un rapprochement pour faciliter l’accès à une nouvelle ligne de crédit du Fonds monétaire international (FMI). Cette signature implique aussi un retour au dialogue en prévision des grandes réformes douloureuses attendues en Tunisie.

D’ailleurs, le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, a souligné l’impératif de fournir le soutien nécessaire aux catégories vulnérables et à la classe moyenne afin de garantir leur droit à une vie digne et ce, à l’approche du lancement de grandes réformes. Zahi a appelé, lors d’une réunion périodique avec les directeurs régionaux des affaires sociales, à accroître les efforts afin de répondre aux revendications des citoyens.

Les dossiers en suspens

S’agissant des dossiers qui traînent toujours dans ces négociations, nous évoquons principalement deux questions, la circulaire numéro 20 et les augmentations salariales dans la fonction et le secteur publics.  

Sauf que ces négociations seront menées dans un contexte de tension au vu des grands défis. Sami Tahri, avait indiqué que la centrale syndicale décidera bientôt une grève générale dans le secteur et la fonction publique si le gouvernement poursuit sa politique d’atermoiements. «Cette décision intervient parce que le gouvernement actuel n’a pas honoré ses engagements à l’égard de l’Ugtt», a-t-il laissé entendre.

On indique également que les réformes fiscales, les subventions, les entreprises publiques et les majorations salariales dans le secteur privé seront au cœur de ces négociations. 

C.L.

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